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Commerces ambulants : Pourquoi les femmes s’y accrochent ?

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Prétextant de la vente d’articles, plusieurs jeunes filles s’adonnent au plus vieux métier : la prostitution.
 
Elles sont de plus en plus nombreuses et de tous les âges. Avec des sacs en bandoulière, elles sillonnent maquis, restaurants et autres lieux publics, de la capitale ivoirienne, à la recherche de clients pour écouler leurs articles.
Parfois, vêtues de tenues attrayantes qui ne laissent aucun homme indifférent. L’amour des jeunes filles pour le commerce ambulant cache bien de choses. Incursion, dans un monde où les articles servent d’appât pour séduire des hommes.
Assis, au feu du complexe Jessie Jackson de Yopougon, précisément à l’espace plein-air où plusieurs maquis se côtoient, nous assistons à une scène à la fois choquante et édifiante. Les faits se produisent un samedi.
A côté de notre table, un jeune homme, la quarantaine révolue, étanche sa soif avec une bière. Il est approché par une vendeuse de parfum qui lui propose sa marchandise. Jérôme, prend quelques produits et se renseigne sur le prix. Il semble intéressé. Mais beaucoup plus par la vendeuse elle-même. Sabine B. est belle et chaleureuse. Et force par son élégance le regard de tous ceux qui la rencontrent.
Le voisin l’invite à s’installer auprès de lui. Elle accepte volontaire, cette proposition. Pour faire plaisir à son potentiel client. Elle accepte aussi de prendre une bouteille de limonade. La causerie s’anime quelque peu entre elle et Jérôme. Après un quart d’heure d’échanges, les deux quittent le maquis et se dirigent vers le complexe.
Une demi-heure plus tard, Jérôme réapparait au maquis. Sa place est occupée par de nouveaux clients. Il s’installe sur une autre table, cette-fois dans notre dos. Il est rejoint par un ami avec qui, il partage la bière. Les deux hommes devisent. C’est alors que Jérôme explique à son ami qu’il vient de sortir d’un hôtel avec une vendeuse de parfum.
La suite de la conversation entre les deux hommes permet de savoir que cette vendeuse s’adonne à une activité, autre que le commerce de parfum. La prostitution !
 Seulement, à en croire, le témoignage de son Jérôme qui s’étale par la suite dans le maquis, Sabine est une habituée.
« Lorsque je lui ai fait des compliments, elle m’a demandé si elle m’intéressait », relate Jérôme. Il précise par la suite que la jeune fille a exigé qu’il lui donne la somme de 5000 F avant qu’elle s’en aille avec lui, à l’hôtel.
Dans la commune de Yopougon, où elle exerce son commerce, elle a choisi les lieux de rencontre, les plus fréquentés : espaces plein air. Elle est constamment au feu du complexe Jessie Jackson ou plusieurs maquis se côtoient, et enregistrent de fortes fréquentations. Son règne s’étend également au feu des Sapeurs-pompiers où l’on rencontre aussi plusieurs maquis. Mais en réalité, Baraki rôde en ses endroits parce qu’elle a déjà identifié des hôtels qu’elle peut suggérer à ses clients en cas de compromis.
Un carton d’œuf acheté, une passe assurée….
Entre écouler ses œufs préparés, son commerce officiel et aller avec un client moyennant de l’argent, Baraki, combine parfaitement les deux activités sous le sceau de la vente d’œufs. Commerçante ambulante et prostituée, c’est ainsi que l’on pourrait la qualifier, au regard de l’activité qu’elle mène. Cette jeune fille de vingt-trois ans, issue de famille modeste, vivant au quartier Missikro, à Yopougon, a fait le pari de mobiliser de l’argent par tous les moyens, afin de supporter ses parents et ses frères cadets, au nombre de cinq. « Baraki vendait des œufs préparés. Son commerce marchait bien dans les maquis où elle proposait sa marchandise. Seulement, elle cédait aussi aux propositions de certains clients qui voulaient aller avec elle. Dans ce cas, elle demandait au minimum que le client paye un carton d’œuf. En clair, le client lui donne l’argent d’un carton d’œufs mais laisse les œufs avec elle », explique Adolphe, ancien responsable d’une structure de prise en charge des filles vulnérables.
Prostitués et vendeuses de gare !
Au niveau de la gare routière d’Adjamé, plusieurs jeunes filles, vendeuses d’articles divers s’adonnent aussi à la prostitution. Seulement, à en croire, Ben, un chef de gare, ces jeunes filles ont une cible assez précise. « Ici, ces des prostitués mais comme la gare est dangereuse, il n’y a que les chargeurs et autres gnambro qui les fréquentent », fait savoir Ben. Qui précise que c’est généralement, après la fermeture des gares routières qu’elles démarrent cette activité. La journée, elles sont plutôt occupées à écouler soit, des sachets d’eau glacée, des mouchoirs ou bien d’autres articles. Et, en lieu et place des chambres d’hôtel, ce sont les étangs des vendeuses qui servent de chambre. L’essentiel, pour elles, c’est de pouvoir satisfaire leurs clients et obtenir leur gain qui s’élève généralement à 2000 f par passage, relate un chargeur d’une célèbre compagnie de transports, qui dit les avoir déjà fréquentés.
Daniel Effoh
 
Encadré 1
Silence, on se vend !
« Bonjour monsieur. Excusez-nous pour le dérangement. Nous avons des produits à vous proposer ». Qu’elles soient vendeuses de produits de beauté, de nourritures, de vêtements ou encore de médicaments, lorsqu’elles abordent les clients, elles utilisent pour la plupart, toute la formule de politesse. Les vendeuses savent très bien que si le contact est raté, on risque de ne rien avoir du client. Il faut donc savoir accrocher, d’abord en bonne commerciale, et ensuite en se positionner comme une fille bien éduquée. Et pour accrocher davantage le client, elles ont la présentation de la plupart de leurs produits en tête. Et, elles les expliquent aisément avec des mots choisis comme dans une récitation. Avec une diction qui contraint parfois l’interlocuteur au silence, l’amenant ainsi à bien écouter la présentation. Généralement, tout cela s’accompagne mimique bien appropriée. Il faut le faire car, que ce soit l’article ou le sexe qu’on écoule au final, il faut rentabiliser la journée.
Daniel Effoh
 
 
 
 
 
 
 
 
 



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