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Le fait d’être « cumulard » est-il une célébrité à brandir à tout vent ?

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« Oui je suis cumulard parce que mes frères me sollicitent…. » a déclaré en substance un responsable politique qui lui est reproché d’occuper tous les  postes électifs nationaux et régionaux. Oui, je suis cumulard parce que je suis la seule personne compétente, travailleuse, que la population de ma région ne peut faire autre choix que moi, voilà ce que signifie de façon péremptoire ce que pense l’illustre fils. Il oublie qu’il est humain, que sa force physique et intellectuelle est limitée quelle que soit sa volonté ; il ne peut être actif que dans un espace et dans un temps de 24 heures. Comment de temps peut-il consacrer à chaque structure si deux des cinq structures qu’il dirige le réclame en même temps ?
Pierre qui roule n’amasse pas mousse dit l’adage. La gourmandise en politique est un mauvais conseil pour soi et pour la survie des générations suivantes. Elle crée la méfiance, elle affaiblit la démocratie et constitue un blocage. On a vu des tandems faire place à l’adversité parce que le pacte initial n’a pas été respecté par l’une des parties : Koffi demande à Yao de soutenir sa candidature à la députation, il fera la passe à Yao pour la Mairie ; Koffi, une fois élu député, postule pour le poste de maire, la suite une bataille rangée.
Nos pays africains ont besoin d’altruistes, dévoués et utiles pour leur développement, l’attente de la population est grande, une des raisons qui pousse chaque région à réclamer un ministre au gouvernement. L’égoïsme n’a pas sa place. Le premier succès ne doit pas vous éblouir, c’est la promesse d’un homme libre, émancipé sur qui est porté le choix et ne doit pas l’abuser. D’aucuns disent qu’il n’y a pas de retraite en politique, mais il faut savoir se retirer à temps. La politique ne doit pas être de l’opium dont pour avoir goûté les attributs liés, il est difficile de s’en défaire. Quel jugement peut-on porter sur vous quand vous êtes ministre, député, maire, président du conseil ? Vous émoussez votre compétence, vous éparpillez votre force pour le combat de développement qui vous animait au départ et pour lequel vous avez bénéficié la confiance de la population. Certes, glaner les pensions de retraite après avoir occupé plusieurs fonctions est très tentant (fonctionnaire, député, premier ministre, sénateur, etc.). La seule ambition qui doit vous guider est de faire avec abnégation le travail qui vous est confié pour une promotion future et non chercher à plaire une quelconque hiérarchie. Les titres comme excellence, honorable ne sont pas des diplômes, ils sont éphémères et se méritent.
Les clubs de soutien et la jeunesse urbaine – la jeunesse rurale est absente - qui scandent de vous voir reconduit ne vous rendent pas service, leur doléance n’est pas désintéressée, c’est le résultat des petits cadeaux faits pendant les weekends ; la solution de votre réélection est de vous mettre à la disposition de la population rurale par le travail. Les seuls titres politiques ne sont pas les seuls moyens pour convaincre les investisseurs à venir s’installer dans la région, il y a aussi les relations personnelles et les projets bien ficelés, en d’autres termes, bancables, non entachés de surfacturation. Si vous ne remplissez pas la mission qui vous est confiée, ces clubs, cette jeunesse embobinée seront les premiers à vous vilipender si vous êtes là pour l’honneur et la gloire. C’est flatteur de vous qualifier que vous êtes le seul capable de diriger ; et si vraiment vous l’êtes, vous avez échoué parce que vous n’avez pas su préparer la génération suivante pour le passage du témoin. La retraite après tant d’années d’activité en est le symbole. La vie ressemble à la course de relais où il faut savoir passer à temps le témoin, ici, votre victoire dépendra de votre bilan. Si vous pensez qu’après vous, c’est vous, alors vous n’avez rien compris, vous avez manqué l’occasion d’avoir de vous un bon souvenir. Le bon formateur est celui qui aura son élève plus diplômé que soi à la fin de sa formation.
Vouloir mourir au poste comme nous avons l’habitude en Afrique ne fait pas honneur, vous devenez un roitelet sans royaume avec tous ces avatars qui s’en suivent ; c’est le recul de la démocratie. Soyez humble, ne soyez ni fanfaron, ni omnipotent, sinon vous perdez la boussole, la population découvra une autre facette de votre personnalité intéressée et égocentrique. Méfiez-vous des acquis politiques qui sont comme des gouttes d’eau coulant sur votre corps.
 
N’goran Brou
Cadre comptable et financier à la retraite



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