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Côte d'Ivoire : N’essayons pas de falsifier notre jeune histoire, l’histoire d’un pays est jonchée de crises.

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Mon intention n’est pas de remuer le couteau dans une plaie déjà béante, mais l’actualité sociopolitique actuelle exige de dire la vérité au lieu de tronquer l’histoire. Il n’est pas tolérable de faire disparaitre par un tour de main un pan entier de notre histoire récente ; il faut se faire violence en disant la vérité. Comme la chanson : la vérité rougit les yeux, mais elle ne les crève pas. On a beau dénaturé l’histoire la vérité finira à avoir le dessus. Si la réconciliation vraie tarde à se faire, c’est parce qu’on occulte certains faits de peur d’heurter les sensibilités ; la crainte de voir la vérité nue ; il n’y aura jamais de repentance et de pardon si on a cette hantise.
La Côte d’Ivoire en tant qu’Etat indépendant n’a pas 60 ans. Jusqu’à la fin de la décennie 80 son histoire était un fleuve tranquille. A partir de 1990 il y a eu le multipartisme avec un syndicalisme inféodé aux partis politiques, ensuite elle a connu un coup d’Etat militaire en 1999, une rébellion en 2002, une guerre civile postélectorale en 2010. L’ivoirien n’a pas oublié ces périodes d’incertitudes ; les auteurs et les spectateurs ne doivent pas singer pour se moquer des victimes. Ils ne doivent pas considérer les ivoiriens comme des niais ayant la mémoire courte. De tout temps l’histoire humaine a été émaillée de barbarie et de monstruosités ; la nôtre est trop récente pour qu’on oublie où on se glorifie. Un mouvement comme la Fesci a fait plus de torts que de biens. Sous le couvert d’un syndicat elle a contribué à plonger l’école dans un coma profond qu’il est aujourd’hui difficile de la mettre d’aplomb ; c’est manquer de pudeur à s’égosiller et à répéter qu’on a concouru à bâtir la démocratie. En France, les Maximilien Robespierre, Napoléon Bonaparte ne sont pas célébrés ; en Russie, les Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, Joseph Staline sont oubliés bien qu’ils aient apporté quelque chose à l’histoire de leur pays ; le seul juge a été leur peuple. Si pour les ambitions égoïstes on veut paraitre comme un ange, laisser le peuple juger. La conduite de la plupart des pontes de ce syndicat n’est pas un bon exemple pour la jeunesse d’aujourd’hui ; c’est malheureux qu’ils soient auréolés ainsi. Ce syndicat est tout sauf la défense des intérêts des élèves et étudiants, ils ont joué un rôle de miliciens des paris politiques. Les évènements de mai-juin 68 en France, qualifiés de plus important mouvement social de histoire de France du XXe siècle, ont eu lieu dans le cadre strictement syndical c’est-à-dire la défense les intérêts des étudiants et des travailleurs, certes, il y a eu quelques fois des débordements et de la récupération de la part des politiques. Mai 68 a porté un changement majeur dans la politique éducationnelle des français, il n’a pas été un combat partisan, de lutte pour le pouvoir politique.
2002 c’est hier. Quelqu’un avait dit que la rébellion est une autre forme de manifestation démocratique, on s’insurge contre l’autorité. On se compare au Général De Gaulle, mais De Gaulle n’a pas cassé la banque de France, d’Angleterre, il n’a pas pillé, spolié les biens, massacré les paysans français et anglais ! Il s’est rebellé contre un pouvoir (le gouvernement de Vichy) qui avait pactisé avec le nazisme qui  occupait la France. Notre rébellion a fait plus de mal que de bien. D’abord par sa durée, elle a créé un Etat dans un Etat ; au départ c’est un coup d’Etat qui a été transformé en rébellion, cela ne l’empêchait pas d’être humain ; par sa cruauté elle a fait mettre en exil la population d’une partie du pays ; le pays était coupé en deux, des villes sont mises en coupe réglée ; trois agences de la BCEAO sous occupation de la rébellion ont été pillées, le holdup ivoirien du siècle. Tout ceci a été passé par pertes et profits pour une réconciliation entre ivoiriens qui veulent tourner cette page noire de leur histoire. Les seuls bénéficiaires de cette rébellion sont les auteurs et les commanditaires. Qu’est ce qui a changé pour le peuple ivoirien, la gouvernance, le pouvoir d’achat ? C’est mitigé. Par peur ou par résignation une partie de la population a enduré avec patience cette période incertaine où chacun en se levant le matin remerciait le Bon Dieu de l’avoir donné un jour de plus. Les victimes continuent de pleurer sous cape parce qu’il est inutile de pleurer à gorge déployée, leurs complaintes tomberaient dans l’oreille d’un sourd.   
L’être humain évolue, il a toujours pensé que le présent est la fin de tout ; il pense avoir atteint le summum ; son successeur trouvera à améliorer et à parfaire l’existant. La science est l’exemple type que rien n’est figé, elle cherche et se perfectionne ; quand Galilée disait que la terre tourne au tour du soleil on l’a appris pour un fou, ce sont ses détracteurs qui eurent tort après. On se trompe souvent en croyant que tout acte posé est l’alpha et l’oméga de tout.   
 
 
N’goran Brou
Cadre comptable et financier à la retraite
 



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