publicité

Societe

Côte d'Ivoire- Forces de l'ordre: les corps habillés de Bouaké partagés entre volonté de travailler et difficultés

Publié le :

Les corps habillés, comme l’on a coutume d’appeler ces différents hommes en uniformes (militaire, gendarme, policier, sapeur-pompier militaire, eaux et forêts, douanier…), vivent dans des conditions on ne peut plus déplorable dans la localité de Bouaké, seconde ville de Côte d’Ivoire.  De tous ces différents corps, nul n’est logé à la bonne enseigne. Pis, rien n’est fait pour redorer le blason de leurs logis.
De retour depuis plus d’un quinquennat (5 ans) dans la capitale de la région de Gbêkê, Bouaké, les sapeurs-pompiers, les militaires, les policiers et les gendarmes ont fait de la question de sécurité et d’assistance aux victimes des accidents de la route, pour les sapeurs-pompiers, plus qu’une priorité.
Pour ces soldats du feu et des accidents de tous genres, sillonner la ville de Bouaké afin de répondre à l’appel des personnes en détresse du fait des nombreux accidents de la circulation et autres qui ont cours sur les différents axes routiers dans tous les arcanes de la ville et même au-delà des frontières de la capitale de la paix n’est plus à attester. Les bienfaits occasionnés par les actes qu’ils posent au quotidien depuis leur retour, ne cessent de faire échos  dans la région et ce, malgré les difficultés qu’ils vivent au quotidien. Tout comme eux, les agents de la police nationale n’ont de cesse à maintenir l’ordre dans la ville, à veiller à la sécurité des biens et des personnes, au péril de leur vie.
‘‘Grace à leurs actions, des vies humaines ont pu être sauvées. Ils sont présents à chaque fois que qu’ils sont sollicités. C’est à saluer et à encourager’’, nous a confié Kouamé Charles.
Leur arrivée s’est présentée comme un acte salvateur pour les populations et continue de l’être, dans la mesure où cela pallie la nonchalance des ambulanciers des hôpitaux et centres de santé de la région. La présence des policiers dans la ville et des gendarmes sur les axes routiers en zones urbaines et périurbaines a fait baisser considérablement le taux d’agression sur les différents axes routiers, a expliqué Sékongo Pégabila, président de la jeunesse communal.
‘‘Leur promptitude à évacuer, en ce qui concerne les sapeurs-pompiers, d’urgence les blessés d’accident de la circulation est à saluer. Leur présence dans la ville est donc d’une importance capitale’’, a indiqué Soma Aboubacar, président des chauffeurs de taxi-motos de Bouaké.
C’est autant de propos qui témoignent des actions fortes et concrètes que posent au jour le jour les sapeurs-pompiers militaires, les gendarmes, les policiers et les autres forces. Toutefois, ceux-ci sont partagés entre dévouement pour les secours humanitaires et difficultés pour mener à bien cette mission si noble.
Quand bien même ils ont la volonté de travailler de secourir des personnes en danger, ils sont eux-mêmes confrontés à des problèmes de tous ordres, notamment, de mobilités, de logistiques et de matériels de sécurisation des populations et de leurs biens.
Parlant des sapeurs-pompiers, depuis leur retour dans la capitale de Gbèkè, ils ne disposaient que de deux véhicules seulement d’intervention, ce qui constitue un véritable frein à l’extension de leur champ d’action et à la promptitude de leurs opérations. Ainsi, il leur est difficile, voire très souvent, impossible de relier plusieurs zones d’assistance par manque de moyens de mobilité quand on sait qu’il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne soient alertés, de jour comme de nuit. Pis, ces engins ne disposent pas d’outils adéquats à même d’administré de façon efficiente les premiers soins à un blessé. Juste une civière et quelques paires de gants pour manipuler les blessés. Des cas éloquents d’accidents survenus ces mois dernier en ont fait témoignage de cette absence, sinon de cette insuffisance de matériel de transport et médicaux.
‘‘Nos interventions sont multiples et nous ne disposons que d’un seul véhicule pour parcourir plusieurs zones de secours. Très souvent, certains cas nous échappent de ce fait. Lorsque des pannes surviennent, alors aucune intervention ne se fait jusqu’à la réparation du véhicule. En dehors de cela, nous ne disposons pratiquement pas de matériels de premiers soins, même les gants que nous utilisons pour toucher les blessés ou les corps manquent parfois. Cela nous expose à des maladies et tous les risques que cela peut entrainer’’, nous a témoigner un d’entre eux. Il a fait savoir que dernièrement, le conseil régional les a assistés avec une nouvelle ambulance pour leur permettre d’intensifier leurs actions de secours aux populations.
Un autre explique qu’ils ne disposent pas de numéros fixes susceptibles de les joindre directement. C’est à partir des contacts personnels de certains d’entre eux que les populations parviennent à les interpeller pour d’éventuelles interventions. Les installations anciennes ne marchant plus du fait de leur vétusté.
C’est le même constat pour la police et la gendarmerie, ces deux forces de l’ordre qui constituent la clé de voute de la sécurité dans la région de Gbêkê en général et en particulier, dans le département de Bouaké. Déficit d’engins roulant, déficit de dotation en carburant, déficit de matériels de lutte contre le grand banditisme, et, de maintien de la sécurité des populations, voilà autant de difficultés qui gangrènent les différents services desdites forces. Et comme si cela ne suffisait pas, les différentes crises militaro-militaires enregistrées depuis l’an passé, ont encore fragilisé l’élan des actions de la police et de la gendarmerie. Les commissariats de police, la préfecture de police ayant été pillés et saccagés par leurs frères d’armes, les militaires, lors de leurs différentes revendications.
Installés dans leurs anciens locaux, on ne peut plus délabrés du fait de la crise de 2002, sans conditions sanitaires, d’électricité, ni d’eau courante, les sapeurs-pompiers, les policiers et les gendarmes peinent à vivre dans ce qu’on peut appeler un ‘‘taudis’’. Quand il pleut, Ce sont des bâtiments inondés faute de toitures, de portes, de fenêtres qu’occupent désespérément ceux-ci, qu’il nous est donné de constater. Par des moyens souvent personnels, d’autres parviennent à s’offrir quelques commodités.
‘‘Ici c’est  un autre monde, les maisons sont décoiffées, il n’existe pas de portes ni de fenêtres. On ne peut prétendre donc à des conditions d’hygiène. Nous sommes en début de saison de pluie et lorsqu’il pleut, ce sont nos affaires qui en paient le lourd prix. Les travaux de réhabilitation sont interrompus depuis bien longtemps. C’est sur fonds personnels que nous aménageons certains bâtiments afin d’avoir un semblant de commodités. Mais le problème le plus important à résoudre demeure les conditions de travail qui sont très difficiles’’, en témoigne un autre.
Nommé dernièrement ministre d’Etat, ministre de la défense, Hamed Bakayoko a entrepris de sillonner, en fin d’année dernière, toutes les casernes et locaux de toutes les forces en présence à Bouaké. S’étant imprégné des conditions exécrables dans lesquelles vivent et travaillent celles-ci, il avait annoncé des travaux visant à améliorer leur condition de travail et de vie, afin d’être respectées, respectables et respectueuses des populations, et mener à bien leur différentes missions. Malheureusement, jusqu’à ce jour, aucun signe d’espoir n’est prévisible.
Vu les conditions misérable dans lesquelles exercent ces ‘‘sauveurs d’âme’’, des personnes de bonnes volontés ne manquent pas de voler par leurs modestes moyens au secours de ceux-ci. C’est le cas du conseil général de Bouaké qui a entrepris de doter leurs services de contacts téléphoniques afin de permettre aux populations de les joindre plus aisément. Aussi, a-t-il réhabilité quelques toilettes et bureaux en y mettant du matériel sanitaire et bureautique, notamment, des chaises et tables. Mais tout ceci est insuffisant au vu et au su de la lourde mission qui est la leur. Vivement que les autorités gouvernementales veuillent leur garantir les moyens pour rendre plus efficace leurs actions sur le terrain. La volonté de bien faire y est certes, mais la déficience des outils empêchent la réalisation des actes. L’adage ne dit-il pas qu’à beau vouloir agir, ‘‘à l’impossible, nul n’est tenu’’.
 
 
Ouana Lagnon
 
 



publicité

FIL INFO

25 avril 2024

TikTok entend se battre pour rester aux États-Unis

25 avril 2024

RDC : près de 7 millions de déplacés à la suite des attaques des miliciens et des forces de sécurité en une année

25 avril 2024

Mali : Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa ciblés par des sanctions financières américaines

25 avril 2024

Tribunal de 1re instance d’Abobo : Le ministre Sansan Kambilé annonce la livraison pour la fin de l’année 2024

25 avril 2024

Scandale au Mexique: une poule sacrifiée au dieu de la pluie au Sénat



Fanico

Lamine KANE. 13 février 2024
Conte des faits renversants
Valer St Clair 9 février 2024
CAN : Non aux courses d'autorités sur la pelouse !
Dr. Yalamoussa Coulibaly 6 février 2024
Diversité de noms chez les Sénoufo
Emmanuel Koffi 17 janvier 2024
Lettre ouverte au Premier Ministre Robert Beugré Mambé

publicité