Les Etats-Unis veulent s’assurer que la traite des enfants dans les zones de production de cacao en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire et au Ghana s’est estompée conformément au Protocole Harkin-Engel. Pour ce faire, la Première Dame, Dominique Ouattara, Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS), a signé un protocole d’accord avec l’institution américaine NORC de l’Université de Chicago. Cet institut mènera dans ces deux pays, pour la période 2018 - 2019, des recherches sur l’incidence du travail des enfants dans les zones de production cacaoyère. Cette enquête permettra également d’évaluer tous les efforts réalisés par la Côte d’Ivoire, pour éliminer le travail des enfants. Il s’agit de la troisième enquête financée par le Département du Travail des Etats-Unis d’Amérique (Usdol) pour la lutte contre le travail des enfants. La Première Dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, heureuse de cette initiative du premier consommateur du cacao ivoirien – les Usa consomment 43 % de la production ivoirienne – a relaté les efforts fournis par l’Etat pour mettre fin à ce fléau.
« Dans cette optique, de gros investissements ont été réalisés en vue d’améliorer le niveau de vie des producteurs de cacao et d’importants budgets ont été alloués à la construction d’écoles dans les régions cacaoyères. D’autre part, des campagnes de sensibilisation ont été menées, afin d’informer et de sensibiliser les populations quant à la lutte contre les pires formes de travail des enfants.
Toutes ces actions ont pu être soutenues par le renforcement du cadre légal et règlementaire, qui permet de combattre et réprimer avec plus d’efficacité, la traite, l’exploitation et le travail des enfants », a-t-elle indiqué. Avant de saluer l’engagement des États-Unis d’Amérique aux côtés de la Côte d’Ivoire, « qui témoigne d’une ferme volonté d’agir durablement en faveur de la réduction des pires formes de travail des enfants d’ici 2020 ». C’est en vue de mener à bien cette recherche, que le Comité National de Surveillance et l’Institut NORC ont décidé de définir un cadre formel de collaboration pour la réalisation de cette nouvelle étude d’évaluation. Selon les termes du partenariat, les parties conviennent de travailler conjointement sur tous les aspects de la méthodologie de l’enquête, et d’apporter leur expertise commune à chacune des étapes. Attachée au bien-être des populations, la Première Dame a exhorté les parties prenantes à tenir compte des normes ivoiriennes, particulièrement les deux arrêtés autorisant les enfants dont l’âge varie entre 13 et 16 ans, à effectuer des travaux légers dit socialisants. « Ces arrêtés nous ont été recommandés par le BIT et, il est important d’en tenir compte dans le dénombrement des enfants travailleurs », a recommandé Dominique Ouattara. Au final, le travail des experts américains permettra d’obtenir une représentation plus fidèle de la prévalence des enfants encore victimes des pires formes de travail des enfants dans la cacaoculture. « Les résultats de cette recherche, ses conclusions et ses recommandations pourront ainsi nous aider à orienter nos campagnes de sensibilisation en direction des parents, afin de leur expliquer que les enfants sont autorisés à faire des travaux légers dits socialisants, et non des travaux dangereux qui mettent en péril leur santé et leur survie », a précisé Mme Ouattara.
La cérémonie s’est déroulée en présence du gotha de l’industrie chocolatière, notamment le Sénateur américain Tom Harkin, le Congressman Eliot Engel et l'Industrie internationale du cacao et du chocolat, ainsi que Kevin Hong, Chargé des Relations Internationales au Département du Travail des Etats-Unis d’Amérique (Usdol) ; et Kareem Kysia, Directeur de recherche principale et chef de projet de l’enquête de NORC. Coulibaly Sangafowa, Ministre de l’Agriculture et du développement rural, Mariétou Koné, Ministre de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité ont assisté à la signature de convention, en présence du directeur général du Conseil du Café Cacao, Yves Koné.
Pascal Bellasset