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Comment la Côte d’Ivoire pourrait faciliter l’acquisition de nouvelles technologies à ses entreprises et ses citoyens?

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Anuella Hélaise  est la lauréate du concours du meilleur billet, À l’écoute de nos enfants, organisé par le bureau de la Banque mondiale à Abidjan auprès de jeunes lycéens pour recueillir leur point de vue sur le retard technologique de la Côte d’Ivoire, thème principal du dernier rapport sur la situation économique de la Côte d’ivoire.  
Hélaise vit à Abidjan plus précisément dans la commune de Port-Bouet. Elle est la seule fille d’une famille de sept enfants. Pour cette élève de 1ère A2 au lycée public de Port-Bouet, « Participer à cette compétition a été la meilleure occasion de m’exprimer et faire entendre ma voix. »
Voici ce qu’Hélaise a répondu à la question suivante « Sauf peut-être pour votre téléphone, l’Afrique accuse un retard technologique. Comment la Côte d’Ivoire pourrait faciliter l’acquisition de nouvelles technologies à ses entreprises et ses citoyens ? ».
Nous constatons de plus en plus l’évolution fulgurantes des nouvelles technologies dans le monde. Bien qu’il ne soit pas totalement à la traîne, notre continent et plus spécifiquement mon pays, la Côte d’Ivoire connaissent paradoxalement, un retard dans ce domaine. C’est justement de ce paradoxe que je veux parler.  
Alors que la Côte d’Ivoire affiche l’un des taux de croissance les plus élevés au monde (7,6 % en 2017), ses entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes fonctionnent pour la quasi-totalité sans équipements de pointe. Elles naviguent à vue, comme diraient les matelots. Elles sont une sorte de Titanic, de géants au pied d’argile exerçant dans un environnement mondial hyper high-tech, et leurs modes de fonctionnement sont de facto voués à devenir obsolètes.
Quand il m’arrive de passer une tête dans les bureaux de certaines de ces sociétés, je suis toujours étonnée de voir qu’elles fonctionnent avec des ordinateurs dépassés, tournant avec de vieux logiciels et des processeurs relevant du moyen âge technologique. Certains postes du cyber café de mon quartier sont toujours équipés de la version Windows XP même si d’autres sont passés à Windows 7. Sans parler de l’hôpital où je me fais soigner qui possède des ordinateurs utilisant Windows 8 alors qu’ils devraient avoir la version 10. Quant aux machines dans certaines usines, elles ne sont pas robotisées, ni assistées par ordinateur, exposant les travailleurs à d’innombrables accidents et risques pour leur santé.  
Je suis aussi frappée par l’analphabétisme numérique de nombreux citoyens. On entend partout parler de révolution technologique, de TIC, de TNT etc.… mais nombreux sont ceux qui continuent de se demander « de quoi parle-t-on ? ». Passe encore pour les citadins mais dans les villages ces mots sonnent creux. Posséder un ordinateur relève des douze travaux d’Hercule, pouvoir en offrir un à ses enfants ou à ses proches relèves du miracle : triste tableau !
Lors du lancement des iPad 1 et 2, nous avons été très surpris de voir sur les ondes, des magasins pris d’assaut par les jeunes des pays occidentaux créant de longues files d’attente et obligeant les magasins à fermer pour rupture de stock. Pendant ce temps, nous autres, jeunes Africains regardions les yeux hagards ces « extraterrestres », oui nous regardions…
C’est dire combien de fois nous sommes éloignés, très éloignés des réalités des nouvelles technologies. Ces appareils coûtent au moins 500 000 francs CFA pièce (environ 943 dollars) alors qu’en 2016, le revenu national brut par habitant était de 1520 dollars !
Je suis pourtant optimiste et j’ai des idées pour remédier durablement à ce problème.
J’aimerais avant tout formuler un souhait : n’utilisez pas la jeunesse comme une simple caisse de résonnance. Écoutez-nous vraiment, donnez une chance à nos idées. Je ne suis pas la première, ni la dernière à faire des propositions, elles restent en général sans suite.
De grâce, même si mes propositions semblent irréalistes ou même irréalisables, je vous prie de bien vouloir essayer l’impossible. Vous avez mis l’accent sur « l’écoute de vos enfants », écoutez-moi :
Tout d’abord, l’État pourrait aider les entreprises à combler leur retard technologique en réduisant de manière considérable les taxes d’importation sur les biens liés aux nouvelles technologies.
Il faut que l’État favorise réellement la création de structures de formation en sciences et technologies à l’échelle du pays, pour pouvoir innover à notre tour et se passer de l’expertise étrangère qui coûte très chère.
Vous allez me répondre que ces solutions pèseraient trop sur le budget de l’État. Eh bien, je propose que l’État prélève la modique somme de 5 Francs CFA (même pas 10 cents américains) sur la feuille de paie de tous les salariés pendant une période définie. Selon mon petit calcul, juste pour la ville d’Abidjan : avec 6 millions d’habitants, j’obtiens 30 millions de francs CFA par mois, soit plus de 56 000 dollars rien qu’à Abidjan…
Cet argent pourrait servir à financer l’enseignement et les projets des jeunes inventeurs.
En ce qui concerne les citoyens que nous sommes, les défis à relever sont énormes. Sans délaisser les zones urbaines, nos dirigeants doivent mettre l’accent sur le monde rural. Combien sont-ils les fonctionnaires et les citoyens en province, qui n’ont pas accès à l’information encore moins aux TIC dans l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes ? Les informations parviennent souvent avec un jour de retard et les antennes relais de nos stations de radio et télé ne couvrent pas l’ensemble du territoire national. Il suffit de faire un tour à Toulepleu, à l’Ouest, non loin du Libéria pour le constater.
Face à ces difficultés, je propose que la Côte d’Ivoire se dote d’un satellite nouvelle génération pour réduire le coût encore très élevé d’une connexion internet sur nos téléphones portables et accélère le déploiement du réseau de fibre optique. Selon les opérateurs il varie actuellement entre 4 000 et 5 000 francs CFA (soit environ entre 7,5 et 9,4 dollars) pour 1 Giga de données consommées par mois.
Faisons que les discours et les bonnes intentions laissent la place aux actions, en commençant par écouter la population et surtout la jeunesse. Nous regorgeons potentiellement de talent, encore faut-il nous aider à le concrétiser. Notre pays se développera rapidement si l’État investit dans sa jeunesse.



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