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Cafouillage autour des documents électoraux: Ça ne ressemble pas au Sénégal

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S’il y a une actualité qui défraie la chronique au Sénégal à Jour J-2, c’est le cafouillage autour des documents  devant donner accès aux bureaux de vote. En effet, à quelques encablures du rendez-vous des urnes, c’est encore la croix et la bannière pour une bonne partie de l’électorat pour entrer en possession du sésame qui doit lui ouvrir la porte des isoloirs. Et comme il fallait s’y attendre, cet état de faits est vertement critiqué tant par l’opposition que par les organisations de la société civile, au point que certains n’ont pas hésité à demander le départ du ministre de l’Intérieur.
Sall salit la réputation du pays
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces bisbilles, à quelques jours du scrutin, sont des plus surprenantes. Car, la démocratie, au Sénégal, est une tradition et les rouages de la machine électorale sont supposés être bien huilés. Quand bien même les encrassages ne peuvent pas manquer, on peut légitimement se demander si les dysfonctionnements mis à l’index sont gratuits et sinon, comme en pareilles circonstances, l’on peut se poser cette autre question : « à qui profite le crime ? ». Certes, il n’est pas rare sur le continent, que faute d’engouement, les populations ne se bousculent pas au portillon pour entrer en possession de leurs cartes électorales. Mais dans le cas d’espèce, c’est la lenteur dans la distribution des cartes d’identité qui servent à voter, qui est mise en cause. L’on peut donc se demander si ce n’est pas une lenteur calculée et si cela ne sert pas une stratégie du pouvoir qui, comme on l’a vu sous d’autres cieux, fait une distribution discriminatoire des cartes électorales, visant ainsi à empêcher les militants de l’opposition de rentrer en possession de leur passeport pour voter. Quoi qu’il en soit, ce cafouillage, à l’orée du scrutin législatif, n’honore pas le Sénégal qui est souvent présenté comme une  des vitrines de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Et l’on peut le dire, Sall salit la réputation du pays et donne par-là des verges à ses détracteurs pour se faire fouetter. Si « gouverner, c’est prévoir », on ne peut pas dire qu’il a fait preuve d’anticipation dans l’organisation de ce scrutin pourtant inscrit de longue date dans l’agenda. L’on ne peut pas non plus dire qu’il a fait preuve de grande clairvoyance. Certes, le Conseil constitutionnel a autorisé les électeurs à voter dimanche avec leurs anciennes cartes d’identité et leurs passeports.
L’opposition a manqué de vigilance dans le suivi du processus électoral
Mais les risques de fraude par des votes doubles seront sans nul doute accrus, sans occulter le risque inverse que certains, ne disposant plus de leurs anciens documents, ne puissent pas avoir accès aux urnes. Et quid de la liste électorale qui devient à géométrie variable et qui, pourtant, doit servir de base à la détermination du quotient électoral ? Sans sous-estimer l’expertise des agents électoraux, l’on sera à coup sûr embarqué dans les recomptages sans fin de voix sur fond de contentieux électoraux. Mais dans cette affaire, Macky Sall n’est pas le seul à blâmer. Car, comme le dit un adage africain, « quand on gronde la souris, il faut aussi dire un mot au soumbala ».  Cela dit, l’opposition sénégalaise qui rue dans les brancards ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Elle a manqué de vigilance dans le suivi du processus électoral et doit bien comprendre que « ce n’est pas le jour de la course qu’il faut dresser le cheval ». En effet, elle aurait pu donc dresser plus tôt son réquisitoire et aurait même de ce fait bénéficié de l’appui des organisations de la société civile. Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire. Cela dit, il faut saluer le rôle du collectif  Y’en a marre qui a su se tenir à équidistance des partis politiques. Tout en tenant un langage de fermeté à l’endroit des tenants du pouvoir, il refuse de prendre fait et cause pour l’opposition, quand bien même il  a reconnu la légitimité de l’appel à manifester du vieil opposant Abdoulaye Wade, le 25 juillet dernier. C’est un bel exemple qui devrait inspirer bien des organisations de la société civile (OSC) en Afrique, qui, on le sait, sont parfois les bras armés de partis politiques.
« Le Pays »
 



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