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Mutineries à répétitions : Le «Y en a marre» des Ivoiriens

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Y en a marre ! Le nom de ce mouvement de la société civile sénégalaise traduit à merveille le sentiment qui est celui de nombreux Ivoiriens aujourd’hui. Marre de ces mutineries perlées qui secouent le pays depuis le début de l’année. Marre de ces militaires toujours en service ou réformés qui ne cessent de revendiquer des primes promises par les autorités. Marre de ces forces de défense et de sécurité qui sont devenues les premiers fauteurs de troubles et paradoxalement d’insécurité dans cette Eburnie qui déjà peine à se sortir de 15 ans de turbulences politico-militaires.
 
Dernier épisode de cette poussée de fièvre kaki qui décidément, ne veut pas retomber, la manifestation des anciens rebelles démobilisés qui a causé la mort de quatre d’entre eux le mardi 23 mai 2017. Il faut dire que les 6400 braillards dont 4000 rien qu’à Bouaké sont plus que mécontents du sort qui leur a été réservé. Suite au processus DDR - désarmement, démobilisation, réinsertion - ils avaient été remis dans la vie civile après avoir reçu une formation sommaire à un métier et un petit pécule de moins d’un million de francs CFA. Ils réclament aujourd’hui la coquette somme de 18 millions de francs CFA, soit 6 de plus que leurs camarades reversés dans l’armée régulière et qui, eux, ont obtenu gain de cause à coups de rafales. Puisqu’ils ont fait le coup de feu ensemble pour porter au pouvoir Alassane Ouattara, Guillaume Soro et les autres, ceux qui, entre-temps, ont été laissés sur le bas-côté de la route qui menait au palais de Cocody réclament désormais leur part de bonheur.
En fait, que ces quatre démobilisés morts mardi dernier aient été tués par les éléments de la brigade antiémeutes ou qu’ils aient été pulvérisés par les grenades qu’ils avaient eux-mêmes armées, selon la version officielle, avec eux, c’est toute la Côte d’Ivoire qui est devenue une grenade dégoupillée entre les mains d’Alassane Ouattara, le chef suprême des armées qui, depuis le début de cette affaire aux nombreux rebondissements, aura perdu un peu de son aura.
Mais dans tout cela, c’est le silence un peu gênant de ses opposants qui intrigue. En effet, on n’a presque pas entendu la plupart de ces leaders d’habitude si prompts à la critique. C’est que les pauvres doivent être particulièrement embarrassés. D’un côté, ils ne sont pas mécontents de ce qui arrive aux tenants du pouvoir, victimes quelque part d’un effet boomerang, puisque ce sont les serpents qu’ils ont nourris en leur sein et qui, aujourd’hui, s’en prennent à ceux qui les avaient couvés. De l’autre, quand bien même ils le feraient en privé, des responsables politiques ne sauraient soutenir en public des actes qui mettent à mal la cohésion de l’armée et ruinent l’économie du pays.
Mais quoi qu’il en soit, les mutins de tous poils gagneraient à rentrer dans les rangs, car au rythme où monte l’exaspération ou plus trivialement le ras-le-bol des Ivoiriens, ce sont de simples citoyens eux aussi en colère venus d’Abidjan, de Bouaké ou d’ailleurs qu’ils risquent de trouver sur leur chemin s’ils devaient s’entêter à poursuivre dans ce mouvement qui étouffe le pays tout entier.
 
H. Marie Ouédraogo
 
 



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