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C'est arrivé un 21 janvier: Le général Ouattara Thomas d’Aquin.......est décédé

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Ce soir du 21 Janvier 1990, la nouvelle tomba comme un couperet. Le général de corps d’armée Ouattara Thomas d’Aquin nous quittait. A Katiola, sa région natale, l’émotion est palpable sur tous les visages. La consternation est totale. La maladie avait eu raison de cet infatigable travailleur. Le 5 janvier de la même année sur insistance des membres de son conseil municipal, il avait accepté de prendre un moment de repos. Le premier de toute sa vie. Hélas, il sera le dernier. Un repos qui sera éternel. Vingt-six ans après, en ce jour anniversaire de sa mort, nous nous devons d’avoir une pensée pour cet homme au destin extraordinaire.Ils sont encore nombreux ceux ou celles qui continuent de le porter dans leurs cœurs. Le général Ouattara Thomas d’Aquin fut la pierre angulaire sur laquelle la stabilité politique de ce pays fut bâtie pendant plus de trente années. Bâtisseur de l’armée ivoirienne au sens premier du mot. Premier général de l’armée de Côte d’Ivoire et premier chef d’état-major. C’est à lui que le chef de l’Etat à l’époque confia la destinée de notre nouvelle armée en août 1960. A l’accession à l’indépendance de notre pays, il était le militaire ivoirien le plus gradé. Ce qui lui a valu le titre de chef d’état-major. Avec pour mission de bâtir une armée de paix et de sécurité. Une mission qu’il réussit avec abnégation. Tous ceux qui l’ont connu savaient son acharnement pour le travail. Il travailla jour et nuit avec d’autres officiers ivoiriens pour créer les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI). Il encouragea de jeunes ivoiriens à s’engager dans l’armée. Il leur assura une formation de qualité avant de les encadrer personnellement. Il les prit sous son aile afin d’en faire des militaires accomplis. Il s’agit des généraux Abdoulaye Coulibaly, Lamine Fadiga et Bombet…La liste n’est pas exhaustive. Après leur avoir fourni une formation complète, il plaida auprès du chef de l’Etat de l’époque afin qu’ils occupèrent les têtes des différents corps d’unités. Les jeunes officiers, sur son insistance auprès de Félix Houphouët Boigny remplacèrent les colons à la tête des corps d’unités des FANCI. Il fut le catalyseur de la promotion des jeunes officiers ivoiriens au sein de l’armée. C’était donc l’ami des jeunes. Il aimait les jeunes. Il prenait du plaisir à discuter avec eux. Au-delà de cette sympathie affichée pour la jeunesse, il était d’une rigueur inébranlable. Il accordait des promotions aux officiers qui avaient été exemplaires dans l’exécution de leurs missions. Pour lui, pas question de badiner avec la discipline militaire. Le militaire doit être au service des populations et de la nation. Il en a fait le credo de la grande muette. La grande muette, il en était aussi la parfaite incarnation. Discret et peu bavard. Il parlait très rarement avec modestie et sans enregistrement sonore de son parcours militaire hors-pair. Le général Ouattara Thomas d’Aquin, homme de loyauté et de fidélité. C’est trente-neuf ans de carrière militaire dont vingt-cinq au sein de l’armée française et quatorze au sein des FANCI. En plus, d’avoir eu une carrière militaire accomplie, le général Ouattara Thomas d’Aquin fut un maire exemplaire. L’armée était pour lui un sacerdoce. Nommé en 1980 à la tête de la mairie de Katiola une fois à la retraite en 1977, il consacra le reste de sa vie au développement de sa localité. Il travailla avec hargne pour assurer de meilleures conditions de vie à « ses » parents. Il usa parfois de son étoffe de général d’armée pour obtenir certaines faveurs à sa région. Il refusait de prendre du repos. Toujours en quête d’un mieux-être pour sa population. Il avait assisté avec enthousiasme à la fête d’indépendance en décembre 1979 à Katiola. Une fête qui, à la réalité était en son honneur. Le chef de l’Etat avait choisi sa ville afin de l’honorer pour service rendu à la nation. Malgré la crise économique sur le pays, il avait usé de tous ses réseaux et de son influence afin que cette fête tournante devienne une réalité. Il était conscient des avantages que cela apporterait à sa ville. Avec sa fougue de soldat, les travaux furent exécutés avec célérité et efficacité pour ce grand jour. En effet, la ville bénéficia à la faveur de l’an 19 de 17 km de bitume, de la construction d’un quartier résidentiel, d’un hôtel et de l’électrification des quartiers et villages. En plaçant l’homme au cœur de sa gestion, il fut l’un, sinon le meilleur maire de son époque. A tel enseigne qu’on s’identifiait à lui. Il avait sans hésitation payer les ordonnances des nécessiteux qui l’avaient sollicité. Il n’hésitait pas un seul instant à aider un proche par un coup de fil qu’il passait à une autorité ou une connaissance. Il était ouvert et sociable. Toujours prêt à se mettre au service des autres. Il vécut pour sa nation et sa région. Le président Félix Houphouët-Boigny à l’occasion de la célébration de l’indépendance à Katiola, dans son adresse à la nation résuma l’homme en ces quelques mots : « Il était un modèle de conscience, de modestie et de dévouement » Vingt-six ans après sa mort, il reste dans la mémoire collective. Son ombre plane toujours sur sa ville, cette ville dont le sort le préoccupait plus que sa santé. Combien de : « Si le général d’Aquin était encore en vie ! » N’a-t-on pas entendu de la bouche des Katiolais? Les filles et les fils de la cité des hommes intègres ont-ils poursuivi l’œuvre de leur aîné ? Marcher dans les sillons de paix, de développement et d’entraide qu’il a tracé ? La réponse est dans la tête de chacun d’entre eux. Adieu le maire. Adieu mon général. A mon commandement ! Garde à vous !

Namidja Touré



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