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Grogne sociale et militaire:trouvons les moyens de refermer rapidement la boîte de Pandore que nous venons d’ouvrir.

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« Quand le civisme largue les voiles, il laisse toute la place au banditisme. » C’est la citation d’un certain Jacques Caron qui circule en ce moment sur internet et qui me semble bien illustrer la situation actuelle de notre pays. Deux weekends de suite, des membres de notre armée ont utilisé leurs armes pour obtenir de l’Etat qu’il leur verse une certaine somme d’argent qu’ils estiment leur être due. Ils ont tiré en l’air, occupé des points stratégiques, fermé des voies et dépouillé certaines personnes de leurs véhicules. Cela nous fait penser au Mali où des soldats ont renversé le président Amadou Toumani Touré dit ATT à quelques mois de la fin de son mandat, alors qu’il n’était pas candidat, pillé la ville de Bamako, au moment même où le pays était envahi par les djihadistes qui lapidaient à mort et coupaient les mains et les pieds des populations, tout en détruisant les monuments les plus importants du pays. Et il s’est trouvé des personnes pour s’outrager de la souveraineté du Mali piétinée lorsque la France est intervenue pour arrêter la progression des djihadistes.
Lorsqu’il n’y a plus de civisme dans un pays, ce sont des bandits qui occupent la place. Et dans notre pays, une partie de notre armée s’est transformée en un groupe de bandits qui braque l’Etat et les populations avec les armes que la société lui a remises pour qu’elle assure sa sécurité. S’agit-il seulement de nos soldats ? Leurs actions sont certainement plus spectaculaires et sans doute plus traumatisantes, parce qu’ils usent d’armes à feu et empêchent toute une ville ou tout le pays de fonctionner. En réalité, ce sont tous les Ivoiriens qui, à des degrés divers, se sont transformés en bandits et volent ce qu’ils peuvent avec les moyens dont ils disposent. La corruption ? Mais non ! Qu’allez-vous chercher là ? Je vous dirai que tout est mis en oeuvre  pour y mettre fin. N’avons-nous pas créé une Haute autorité de la bonne gouvernance qui lutte avec une remarquable efficacité contre la corruption et tout ce qui lui ressemble ? N’avons-nous pas aussi une Autorité des marchés publics qui veille à la régularité des passations de marché, et nos marchés passés de gré à gré ne sont-ils pas scrupuleusement contrôlés pour éviter tout abus ? Non, la lutte contre la corruption n’est pas un vain mot chez nous et nous sommes vraiment sur la voie de l’émergence en 2020. Je veux seulement parler des hôpitaux où il faut payer pour se faire soigner, des administrations où il faut motiver les fonctionnaires avec un peu ou beaucoup d’argent avant de se faire servir, des enseignants qui obligent les élèves à suivre leurs enseignements payants au risque d’échouer aux examens, de notre justice dont on ne dit pas que du bien, de quelques marchés (oh, pas beaucoup) passés dans des conditions que tout le monde n’a pas comprises, et de beaucoup d’autres choses qui relèvent surtout de la rumeur malveillante. Le problème est que tout cela finit par créer un sentiment, souvent faux, mais qui malheureusement se transforme à la longue en une conviction chez bon nombre de nos concitoyens que tout est pourri dans le pays, que tout le monde vole, etc. C’est dangereux pour un pays qu’un tel sentiment s’installe. D’abord parce qu’il empêche des honnêtes gens intelligentes, travailleuses et bonnes gestionnaires de leurs revenus de s’enrichir honnêtement sans soulever de suspicion, et il permet de se donner bonne conscience lorsque l’on utilise son arme pour braquer l’Etat. Certains de nos mutins ne se sont-ils pas dit qu’ils réclamaient simplement leur part ? D’autres ne vont-ils pas suivre leur exemple en utilisant les armes dont ils pourront disposer pour à leur tour, braquer l’Etat ou le faire chanter ? Un politicien qui aurait les moyens d’influencer une partie de notre armée ne sera-t-il pas tenté de s’imposer par la force à notre tête un de ces jours ou en 2020 ? Cela s’est passé ici en Noël 1999, et certains Ivoiriens ont applaudi, parce qu’ils pensaient que l’on mettait fin à un régime corrompu, népotiste et clanique qui ne faisait la part belle qu’à ceux et celles issus de la même ethnie que le président. Faisons tout pour faire disparaître cette impression que de plus en plus d’Ivoiriens ont de la gestion de leur pays, et trouvons les moyens de refermer rapidement la boîte de Pandore que nous venons d’ouvrir.
Depuis quelque temps nous n’avons en bouche que l’expression « Ivoirien nouveau. » La question est de savoir qui le construira. Qui, dans notre société vit les valeurs et applique réellement les principes qui doivent fonder cet Ivoirien nouveau ? En un mot, qui est encore respecté et respectable aujourd’hui dans notre société pour donner des leçons ? Quelle est l’autorité morale que l’on respecte encore, et qui se fait respecter dans notre pays ? Qui fera revenir le civisme pour chasser le banditisme ? Nos leaders politiques ? Nos enseignants ? Nos aînés ? Lesquels de nos vieillards ? Nos chefs religieux ? Nos chefs traditionnels ? Bien sûr qu’il existe encore des personnes sages et de grande valeur dans notre pays. Mais généralement les personnes de bien sont celles qui se font le moins voir et font le moins de bruit. Cependant, pour le salut de notre société qui est en voie de perdition, il importe qu’elles se fassent connaître et nous montrent le chemin du salut par leurs paroles et actes. Il y a urgence.
Venance Konan



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