L’introduction des cours du mercredi dans le programme de l’enseignement primaire cette nouvelle année scolaire 2016 -2017 a mis à jour la défaillance de la communication au ministère de l’éducation nationale. Ce qui a provoqué une double violence. Le gouvernement a décidé de faire faire désormais cours chaque mercredi matin. Le MIDD a déclaré publiquement son refus catégorique d’appliquer l’ordre du gouvernement.
De la violence verbale à la violence physique : la contestation de l’autorité
Le MIDD s’est opposé verbalement et est passé à l’acte de violence. A l’émission ‘’Questions des Temps Nouveaux’’ de Radio Côte- d’Ivoire du dimanche 18 septembre 2016, Mesmin COMOE a déclaré que son mouvement n’appliquera pas du tout la décision du gouvernement. Et le lendemain le mouvement passe à l’application par la violence physique en empêchant le déroulement des cours dans des écoles.
Le bras de fer engagé par le mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits démontre la contestation de l’autorité. .
Qui veut la paix prépare la guerre
La réaction de la ministre de l’éducation nationale ne s’est pas fait attendre. Elle a menacé violemment les récalcitrants. « Qui veut la paix prépare la guerre ». Pour le moment la guerre n’a pas eu lieu et n’aura certainement pas lieu. Au regard de tout ceci c’est la défaillance de la stratégie de communication du MEN (Ministère de l’éducation nationale). En effet dans une interview la ministre de l’éducation nationale Kandia CAMARA a révélé que c’est depuis le mois d’avril 2016 que tous les partenaires devant appliquer cette décision ont été informés. C’est dès cet instant que les communicateurs du MEN devaient faire leur travail en faisant une large diffusion pour préparer les esprits des exécutants. Mais hélas ! Rien n’a été fait ! C’est pour cela que nous nous interrogeons pourquoi les experts qui ont travaillé sur ce sujet ne sont pas intervenus avant l’intervention de la ministre pour expliquer les raisons de cette décision. Il y a eu des voyages d’études dans certains pays de la sous-région et des séminaires des spécialistes comme la ministre l’a révélé. Mais aucun expert ivoirien n’est intervenu avant et après la déclaration du refus du MIDD. Donc ni les communicateurs pour distiller cette information ni les experts n’ont fait leur travail d’explication et de sensibilisation. Même des responsables du MEN qui ont accordé des interviews à la presse écrite et audiovisuelle n’ont pas évoqué cet aspect d’innovation. Problème de communication !
Qu’en est-il des cours de mercredi : payants ou gratuits ?
Dans l’Annexe de l’arrêté N°0126/MEN/DELC/IGEN du 27 septembre 2012 portant code de conduite des personnels du Ministère de l’Education Nationale, en son article 2, il est mentionné que : « l’Enseignant du Préscolaire, du Primaire et du Secondaire, les Inspecteurs d’Orientation et d’Education ainsi que les Educateurs ; (…) doivent (…) organiser gratuitement des cours de soutien scolaire ou aide personnalisée initiée par l’établissement en faveur des élèves filles et garçons en difficultés d’apprentissage ». Voilà ce qui est clair et écrit noir sur blanc ! Mais aucun responsable du MEN, rédacteur de ce code de conduite n’est intervenu pour déclarer que les cours ne mercredi ne sont pas payants ! Donc les cours sont gratuits. Les textes existent mais personne ne prend soin de les lire et de les appliquer ! Ce qui entraine les cours imposés et payants à des tarifs divers selon les lieux. Des langues se délient pour révéler que les tarifs sont exorbitants. Il faut divulguer les textes et les faire appliquer. Si le MIDD connaissait ce code de conduite le problème de contestation n’aurait pas eu lieu ! Ou il connait mais fait semblant de l’ignorer. L’autorité doit être respectée sinon l’anarchie régnera.
Quelle sera la réaction d’un instituteur de MIDD en classe qui, après avoir dispensé la leçon, se voit désobéir par un de ses élèves qui refuse de faire un exercice d’application ? L’autorité doit être respectée quel que son niveau hiérarchique !
DIABY Foussény, ADC de Katiola
