Sans tenter de les justifier, je reçois ces destructions de biens publics et pillages qui ont cours ces jours-ci à travers le pays, comme l'expression patente d'un mal-être, d'un drame intérieur qui sont la conséquence d'une conception économico-politique faisant la part belle à la rentabilité au détriment de l'être. La méthodologie usitée pour poser ce symbole, peut être traitée de barbare, d'irréfléchie, mais il convient aussi de comprendre qu'un corps affamé, privé du minimum vital est plus disposé à faire à l'esprit et à la volonté qui sont les principes de l'action, les injonctions les plus perverses, les plus sadiques, les plus violentes qui soient, qu'à faire autre chose. C'est d'ailleurs ce qui nous a été donné de voir via la violence extrême qui a présidé aux actes posés. Il faut donc décoder froidement, avec réalisme ce message qui vient d'être envoyé afin de lui réserver la thérapie qui s'impose. Mais je précise qu'il faut que ce soit une thérapie fondée sur les valeurs de la raison et non une thérapie mettant l'accent sur la répression aveugle et sauvage de ces casseurs et pilleurs, en ignorant les causes qui ont sous-tendu les méfaits par lesquels ils se sont illustrés. Comme le déclament les théoriciens de la doctrine du déterminisme, il n'y a pas d'effet sans cause. Mais ils ajoutent que l'effet disparaît toujours avec la suppression de la cause. Cela dit, aussi longtemps que perdurera la cause, l'effet se fera persistant. Je l'exprime à travers une image. Tant que les germes du paludisme contenus dans l'organisme du malade n'ont pas totalement disparu, les céphalées et poussées de fièvre n'ont de cesse. On ne fera baisser la température qui ne cesse de monter qu'en arrêtant des mesures authentiquement sociales capables de réduire de façon significative, les difficultés vécues par les uns et les autres. Autrement, elles feront les choux gras de l'opposition qui n'en demande pas mieux. Que le Très Haut nous donne la bonne compréhension!!!
Docteur Sékou Oumar DIARRA
Professeur de philosophie
