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Point de vue : tout est mélangé sur l’échiquier politique

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Bien malin qui pourrait à ce jour prédire avec l’exactitude requise, sur l’évolution de l’actualité politique ivoirienne, au cours des prochains mois, dans la perspective de la présidentielle d’octobre 2020. C’est qu’un bouleversement  plus ou moins fondamental  des acquis politiques, secoue depuis quelques temps cet échiquier. Il y a de prime abord, l’historique déclaration du Président Alassane Ouattara de ne plus faire partie de la course à la présidence qui a déçu de nombreux militants et sympathisants du Rhdp . Et donner subitement des ailes à bien d’autres. Lesquels semblent avoir du reste prié tous les dieux de la politique, afin que cette décision pourtant annoncée des années avant, par le Président de la République, devienne effective de la part de son auteur. Un gros obstacle était ainsi levé, ouvrant du coup  la porte à plusieurs autres candidatures. Emanant de l’opposition surtout.
Au Pdci, un tel renoncement rarement vu sous les tropiques, était loin de suffire au président de ce parti, pour tourner le dos à une candidature restée longtemps voilée, ainsi que s’étaient aussitôt mis à espérer les jeunes loups, viscéralement opposés à un retour fortement pressenti, de  Henri Konan Bédié à la tête de l’Etat. Les traitements honorables et doucereux auxquels il a eu droit du temps de la grande alliance politique Rdr –Pdci,  n’ont pas manqué de le  galvaniser à croire que, son rêve de reconquérir le pouvoir d’Etat était toujours possible. Et ce,  malgré l’image politique fortement édulcorée et désormais défraichie qui est la sienne.  Le Pdci est à ce jour fragilisé et fissuré par  le départ de nombre de ses cadres politiques  au Rhdp.  De plus, cette autre importante frange de jeunes, qui ruent en ce moment dans les brancards en son sein, aura  observé pendant quelques temps, une valse d’hésitation, à afficher leur vrais intentions. Qui  est celle de s’opposer farouchement au projet de Bédié.
C’est qu’ils se montraient encore très calculateurs sur le poids politique qui pourrait toujours être celui du vieux nostalgique du pouvoir qu’est devenu le doyen des leaders politiques de Daoukro. Entouré des croulants caciques du Pdci, qui continuent de le bercer d’illusions, tapis dans l’ombre.
Mais, contre toute attente, la dégradation subite de l’Etat de santé du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, assez mal camouflé du reste par le pouvoir, viendra eux aussi les bichonner à prétendre au perchoir.
. Ce fait impromptu suscitera dans les cœurs, des jeunes prétendants du Pdci, un regain de confiance et  surtout de courage à faire barrage à Henri Konan Bédié, pour la conquête du pouvoir. Lequel garde tout son calme bien au contraire, loin de se laisser perturber par ces  jeunes loups.  Le sphinx de Daoukro n’a pourtant jamais déclaré publiquement qu’il sera candidat à la présidentielles de 2020. Même si son comportement politique sous tendu par des déclarations et manœuvres souterraines, portent jusqu’ici à  le croire. Peut- être réserve- t-il aux uns et aux autres, un surprenant coup de poker, en misant sur un autre jeune prétendant, auquel personne ne pense en ce moment. Et qui lui voue dévotion et loyauté absolues. Ce qu’il ne retrouve pas chez tous ceux qui opposés à son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle, œuvrent pour être candidat du Pdci à cette  élection. C’est du reste le sentiment que de nombreux militants de son parti  entretiennent en ce moment, pour expliquer la récente adoption des conditions à remplir pour être le candidat du Pdci à la présidentielle à venir. Ce qui serait de leur point de vue, une façon pour lui de démontrer qu’il reste le seul maitre du jeu au sein du Parti de Félix Houphouet Boigny. Et ce, après avoir aussi compris de lui-même,  qu’il relève du passé et que l’heure est plutôt au changement générationnel.
En réalité, toute cette agitation politique se trouve stimulée, sécrétée  par le fait  que,  Amadou Gon Coulibaly, cet autre adversaire de taille, auréolé du soutien de Ouattara, qui le présente comme son digne successeur, notamment dans la poursuite des travaux titanesques qu’il a engagés ici et là, affiche désormais une défaillance majeur à exploiter. Dans le propre camp du Premier ministre du reste, l’heure est  à l’incertitude. En dépit des assurances données sur une amélioration notable de l’état de santé de celui-ci, avec en prime cette visio conférence que Alassane Ouattara a eue avec lui, il y a quelques jours, pendant ce séjour médical parisien, que ses partisans commencent à trouver long.  La vérité est que les uns et les autres n’arrêtent pas de s’interroger sur les capacités physiques et morales  réelles de leur candidat,  à poursuivre la gigantesque œuvre du Président Ouattara, à cause de cet ennui majeur de santé. La fonction présidentielle exige de leur point de vue, un potentiel d’énergie à dépenser quotidiennement, que le Premier ministre pourrait ne plus avoir, comme il se doit.  Il s’en suit, une amplification des velléités  de discorde en interne, dont on ne perçoit pas clairement l’issue. Toutefois, l’ on continue de garder un certain espoir. De croire  sans grande conviction cependant que, les choses se passeront telle qu’elles ont été prévues. D’où, cette reprise encore timide d’ailleurs, de la précampagne, au profit du candidat du Rhdp. Surtout qu’il n’existe aucun plan B, aucune alternative de prévue.
Au Fpi, l’incompréhension est plus vive et surprenante, marquée surtout par l’avènement de cette alliance qualifiée de non-sens, avec le Pdci.  Deux philosophies politiques et stratégies de gestion des affaires de l’Etat, diamétralement opposées et dont la mise en commun des énergies  en vue d’affronter  le Rhdp aux urnes,  ne convainc pas en réalité, grand monde non plus. C’est que l’on s’attendait prioritairement et raisonnablement  à une réunification des deux tendances du Front populaire Ivoirien : Affi N’guessan – Assoua Adou, pour aborder cette présidentielle.  Un fait qui avait pourtant été annoncé et qui correspond plus à la logique. Quitte à ce que ce comique attelage politique, auquel ont été arrimés  quelques partis dépourvus de tout poids sociologique déterminant et impressionnant, pour faire bonne figure, voit par la suite le jour. Et l’enthousiasme véritable se fait toujours attendre, chez les militants du parti à la rose, face à la perspective de cette présidentielle, malgré l’assouplissement des conditions de liberté de leur mentor par le Tribunal pénal International. Par ce  qu’ils ont conscience que cela ne suffira pas, pour opérer un changement fondamental de la situation politique national en leur faveur. Tant il est vrai que, leur mentor ne pourra pas facilement et simplement regagner le pays, et s’adonner aussi aisément à une reconquête du pouvoir, alors qu’il aura juridiquement des comptes à rendre et  que  sa formation politique reste divisée et plongée dans une grande grisaille, qui la mine au quotidien.
 
Restent les singletons à cette course présidentielle. Ceux qui n’entendent le faire sous aucune bannière politique. C’est du moins ce qu’ils veulent pour l’heure,  faire croire aux électeurs. Après avoir avec euphémisme pour certains et par diverses entremise pour d’autres, déclaré leur participation à la dite course, ils observent à présent, l’évolution de cet échiquier politique fait de chamboulement. Incarnant par ce fait même,  plus d’incertitude que de certitude dans les différents clans.
Moussa Ben Touré
 
 
 
 



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