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Politique

17 ans après le 19 septembre 2002: Soro ménage Gbagbo et Bédié

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L’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, n’a pas voulu passer sous silence, la commémoration du 19 septembre 2002. Il a, en effet, marqué le coup, en se fendant d’une tribune. A le lire, il semble écartelé entre la nécessité de marquer ce jour commémoratif de cette insurrection armée et le souci de ménager la susceptibilité de ses nouveaux amis. Comme pour montrer la sincérité de son engagement à leurs côtés, il se croit obligé de leur dire ce qu’ils veulent entendre : écorcher subtilement Alassane Ouattara.
Revenant, en effet, sur la rébellion de septembre 2002, Soro se garde bien de dire vertement qu’elle a été lancée pour combattre la discrimination voire la ségrégation dont était l’objet une frange de la population ivoirienne, notamment des ressortissants du Nord. Il y a quelques années encore, il disait clairement avoir pris les armes pour combattre l’ivoirité, cette idéologie ségrégationniste inspirée par l’actuel président du Pdci, Henri Konan Bédié. 
A l’évidence, l’ex-leader de la rébellion évite d’emboucher cette trompette, pour ne pas gêner voire hérisser Bédié, devenu, entre-temps, son nouvel allié politique. Aussi se contente-t-il d’évoquer, avec circonspection, le motif qui a justifié le recours aux armes par lui et ses camarades des ex-Forces nouvelles. Il évoque « les sentiers rocailleux de l'égalité des citoyens ». Une formule soft pour faire allusion aux réclamations d’ordre identitaire qui ont motivé  la prise des armes. Fini, le ton cinglant d’hier, Bédié étant désormais le nouvel allié politique.
Tout comme Bédié, l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a été lui aussi ménagé dans ce rappel historique. Soro fait allusion à lui quand il relève que la crise postélectorale est un avatar de la rébellion de 2002. Quand il évoque ce douloureux passé, il avance que ce recours aux armes visait à « redéfinir les règles du jeu démocratique ». Et ce jeu démocratique, poursuit-il, a été vicié en 2010. D’où le recours encore aux armes. La Patrie, écrit-il, «  a encore dû concéder une autre crise fratricide en 2011 pour imposer le verdict des urnes à tous les acteurs de la scène politique ». 
En parlant du verdict des urnes, il rappelle, subtilement, que ce scrutin présidentiel de 2010 a été perdu par Gbagbo, ce qui a conduit à « une autre crise fratricide en 2011 pour imposer le verdict des urnes… ». En soutenant que Gbagbo a bel et bien perdu la présidentielle de 2010, Soro sait qu’il court le risque de se mettre à dos l’ex-chef de l’Etat et ses partisans. Aussi évite-t-il de froisser les pro-Gbagbo en disant les choses crument et en s’interdisant de s’étendre là-dessus sur plusieurs phrases voire un paragraphe.
Evidemment, Gbagbo, comme Bédié, est ménagé par Soro parce que celui-ci envisage de se faire une place dans la plateforme non idéologique de l’opposition, portée par le président du Pdci. Il faut donc éviter d’entrer en collision avec le nouvel ami( Gbagbo) de son protecteur qu’est Bédié. 
En revanche, l’ex-leader de la rébellion charge Alassane Ouattara, l’ami d’hier. Il le clashe en l’accusant pratiquement de faire obstacle à ce qu’il appelle « la transition pacifique du pouvoir d’Etat ». En témoigne ce passage de son texte : « La Côte d'Ivoire s'achemine-t-elle pour autant vers une transition pacifique du pouvoir d’Etat ?Si tel est notre vœu le plus cher, il est cependant permis d'en douter, en raison du déficit général de culture démocratique ». Au dire de Soro, sous Ouattara, il y a « un déficit général de culture démocratique ». Ce qui l’incline à en déduire qu’il doute que Ouattara puisse céder le pouvoir à quiconque aura été élu en 2020. 
Par ailleurs, Soro accuse Ouattara de n’avoir pas assez fait pour réconcilier les Ivoiriens. Mieux, d’avoir réduit la soif de réconciliation de ses concitoyens à de vains mots. « La réconciliation nationale ne peut pas et ne doit plus se faire à petits pas. La réconciliation nationale ne doit pas être un nouveau slogan, une expression de mode accommodée à tous les discours politiques et à toutes les sauces idéologiques », fustige-t-il. Des propos sans fard visant à porter un coup à celui qui, hier encore, était un « père » pour Soro. Comme quoi, quelque chose s’est cassé entre l’ex-président de l’Assemblée nationale et le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
Karine Koré



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