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Politique

Côte d’Ivoire, les crimes oubliés de l’ex rebellion (acte 2 ): témoignage d’une victime devant le tribunal d’Abidjan

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Yao Attoungbré Zéphirin est instituteur de son état. Cependant, il est plus connu sous le pseudonyme de YAZ, les initiales de son nom à l’état civil. Lors de nos investigations, nous avons obtenu une copie de son entretien portant les crimes commis par des rebelles à l’éclatement de la crise militaro-politique du 19 septembre 2002 à Assandrè, dans son village natal. Il est interrogé par un juge du tribunal de première instance d’Abidjan.
Le Juge : M. Yao, les rebelles ont assassiné vos parents. Dites-nous ce qui s’est passé.
Yao Attongbré Zéphirin (YAZ) : Mon histoire date d’un peu loin. J’étais à Sakassou où j’exerçais mon art d’enseignant. Le 29 /09/ 02, exactement les rebelles ont pris la ville de Sakassou. Le même jour, ils ont assassiné un professeur du lycée : M. Kobenan (prof d’Eps). Ayant pris peur, j’ai fui le même soir avec ma famille pour me réfugier à Assandrè, mon village natal. Et le 02 / 12/ 02, aux environs de 10 heures, les rebelles sont arrivés à Assandrè. Tout le village s’est jeté en brousse sauf les danseuses d’Adjanou. Ils ont attrapé Koffi N’goran, la meneuse des danseuses. Ils l’ont emportée avec eux. Aux environs de 21heures, les rebelles sont revenus en compagnie de Koffi N’goran dans le but de leur montrer la cachette des autres danseuses. N’ayant pas pu mettre la main sur aucune des danseuses, les rebelles sont rentrés dans notre maison. Ils ont enlevé tous les parents qui sont restés dans les chambres : 1 Kouadio Yao (mon père) 2 Kouassi Amenan (ma belle-mère) 3 Yao Tano (ma grande sour). On a vu des portes endommagés, nos biens emportés. Le bois sacré des femmes et celui des hommes ont été saccagés. Masques et objets précieux ont été emportés.
Le Juge : l’Etat ivoirien a mis des avocats à votre service pour vous aider à régler ce problème. Est-ce que vous êtes d’accord qu’il vous suive ou bien allez-vous prendre vous-mêmes des avocats ?
 
YAZ : Je me soumettrai aux recommandations de l’Etat ivoirien
Le Juge : Combien étaient-ils les rebelles ?
YAZ : Depuis que j’ai pris peur d’eux à Sakassou, à tout bruit de véhicule ou de fusil, je me jetais en brousse avec ma famille. Je ne les ai pas vus.
Le Juge : Quels sont les moyens que vous avez utilisés pour sortir des zones assiégées ?
YAZ : Après leur forfait, tout le village est rentré en brousse. Moi, j’y ai passé trois jours. Ensuite, je suis allé à pied à Koumélé, un village situé à 5 Kms d’Assandrè croyant qu’ils allaient libérer mes parents. Mais faux. Chaque jour, ils venaient semer la terreur dans le village. Après douze jours d’attente vaine, j’ai pris un car qui nous a déposé à Mié N’gou, un camp de déplacés à Yamoussoukro.
Le Juge : Voici que les rebelles viennent d’assassiner trois de vos parents. Si l’Etat veut faire un dédommagement et qu’on vous demande de fixer un taux, à combien de francs pourriez-vous évalue cela ?
YAZ : Cette question est vite venue, je vais réserver jusqu’au jugement : le temps de prendre conseils auprès de la famille.
Brussi Kouano



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