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Politique

Rapport trimestriel des Nations Unies sur le Mali : 333 civils tués, 106 164 déplacés internes

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Tel est en substance le triste bilan macabre  qui  ressort du rapport trimestriel du secrétaire générale de l’ONU, Antonio Guterres,  sur le Mali. Le document fait l’état de l’évolution de la situation  politique, sécuritaire, humanitaire, le processus du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR),  des cas de violation des droits de l’Homme, l’économie dans les régions du Nord et au Centre au Mali au cours de ces trois derniers mois.
-Maliweb.net- Sur les principaux faits nouveaux au plan politique lors des trois derniers mois, le rapport signale que ce sont  environ 15 000 personnes qui  ont manifesté à Bamako, le 5 avril 2019,  contre la mauvaise gestion présumée des affaires du pays par le Gouvernement malien et l’escalade de la violence dans le Centre du Mali. La manifestation, selon ce document, a regroupé  des chefs  religieux, des partis de l’opposition politique et d’organisations de la société civile  ainsi que les fonctionnaires et les enseignants qui étaient en grève pour protester contre leurs conditions de travail.  Aux lendemains de cette contestation,  le Président Ibrahim Boubacar Keita s’est adressé à la nation pour tenter de désamorcer les tensions en annonçant un nouveau traitement des enseignants,  le déploiement de forces de sécurité nationales supplémentaires dans le centre du Mali et  une assistance aux victimes de la violence.
 
Le rapport du secrétaire général de l’ONU indique que les promesses du Chef de l’Etat n’ont pas suffi à dissuader les députés qui ont engagé une motion de censure contre le gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga. Toujours selon le rapport, ceci a conduit, le 22 avril dernier, à la nomination de Dr Boubou Cissé, comme nouveau Premier Ministre  par IBK, qui  l’a chargé de former un nouveau gouvernement d’ouverture, après des consultations avec la coalition au pouvoir et avec les partis d’opposition.  Ainsi, le 2 mai,  le Premier Ministre Cissé a signé un accord politique  avec les forces vives fixant les modalités de la participation des partis de l’opposition et des groupes de la société civile au nouveau gouvernement.  Cet accord a préconisé la tenue d’un dialogue politique ouvert à tous afin d’examiner, entre autres choses, la révision de la Constitution et   la détermination à mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali par les signataires.
Pour les Nations Unies, l’évolution de la situation politique au cours de la période considérée a freiné la mise en œuvre de l’Accord.
S’agissant de l’extension de l’autorité de l’État,  le rapport note que  le pourcentage d’administrateurs civils présents à leur poste dans le nord et le centre du Mali a légèrement augmenté, passant de 29 à 31 %, en dépit de la publication d’un décret, datant du 2 avril 2019,  du Premier Ministre ordonnant aux fonctionnaires nommés dans ces régions de gagner leurs lieux d’affectation respectifs avant le 30 avril.
Par contre, sur le plan sécuritaire, le rapport signale que les conditions de sécurité sont restées précaires dans le Nord du Mali et ont continué de se détériorer dans le Centre ainsi que dans la région de Koulikoro. «  Le centre du pays connaît une escalade de la violence intercommunautaire et les affrontements entre les Dogons et les Peuls, exacerbés par la présence de groupes extrémistes, ont entraîné la mort d’un grand nombre de civils, dont au moins 157 ont été tués durant le massacre perpétré le 23 mars à Ogossogou dans la région de Mopti », comptabilise le rapport.  Ajoutant que  la  sécurité dans les régions de Gao et de Ménaka a été marquée par des violences visant les populations locales, la recrudescence des actes de banditisme, des assassinats ciblés de membres de groupes armés, signataires ou non de l’Accord, et des attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et la MINUSMA.
Et le rapport de l’ONU de poursuivre que les  FAMAs sont restées les principales cibles et victimes d’attaques menées par des groupes terroristes.  «  Sur 35 attaques enregistrées,  67 soldats ont été tués et 51 blessés, soit une augmentation par rapport aux 37 morts et 47 blessés enregistrés pendant la période précédente », explique le rapport. Lequel ajoute qu’il y a eu, au total,  245 atteintes à la sécurité au cours desquels 333 civils ont été tués et 175 blessés,  et  145 cas  d’enlèvements de civils signalés, contre 267 atteintes à la sécurité, 225 morts et 149 blessés pendant la période précédente.
Dans ce sillage,  la Mission de l’ONU annonce avoir  présenté les conclusions de son enquête spéciale sur les droits de la personne après les massacres d’Ogossogou au Ministre de la justice.   De son côté, la justice malienne  a annoncé l’arrestation de 10 suspects et l’ouverture d’une enquête pénale confiée au Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée
Sur d’autre plan, le rapport de l’ONU a indiqué que  1 662 combattants du Mécanisme opérationnel de coordination issus de la CMA, de la Plateforme et d’autres groupes armés coopérant à l’application de l’Accord ainsi que 600 soldats maliens sont maintenant prêts à suivre la formation de trois mois dispensée par la mission militaire de l’Union européenne.
Quant à la  situation des droits de l’Homme, le rapport  déclare qu’elle reste très préoccupante dans le centre du pays et le long des frontières avec le Burkina Faso et le Niger.  « 74 cas de graves violations des droits de la personne et atteintes à ces droits concernant au moins 410 victimes, dont au moins 30 femmes et 36 enfants, ont été recensés. Au total, 58 cas se sont produits dans la région de Mopti, 6 dans la région de Gao, 4 dans chacune des régions de Tombouctou et de Ségou et 2 dans la région de Ménaka », précise le document.  Des actes que l’ONU attribue aux groupes d’autodéfense communautaires actifs dans le centre du pays et groupes terroristes qui ont revendiqué la responsabilité des faits dans 15 cas.
 60 000 déplacés internes dans les régions de Mopti et de Ségou
Evoquant la situation humanitaire le rapport indique que l’insécurité alimentaire concernera 3,8 millions de personnes pendant la période de soudure de 2019 (de juin à août) dans les régions de Ménaka, Gao, Tombouctou et Mopti.  Et environ 660 000 enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë en 2019 dans l’ensemble du pays.  Pour l’ONU, cette situation est aggravée par le manque d’accès à une eau sans risque sanitaire (43 %) dans les zones touchées, qui fait que jusqu’à 1,3 million de personnes ont besoin d’une aide humanitaire.
S’y ajoute  aux 106 164 personnes déplacées à l’intérieur du Mali dont 58 % d’entre elles étaient des enfants ayant besoin de protection. Selon le rapport,  ces personnes déplacées sont surtout issues des régions du centre, dont plus de 60 000 déplacés internes dans les régions de Mopti et de Ségou.  Cette catastrophe n’a pas épargné le secteur de l’éducation. Le rapport relève que  près d’un tiers des écoles de 421 communes  sont fermés  Plus de 953 écoles sont fermées dans le Nord et le Centre du pays, dont  60 % des établissements de la région de Mopti, empêchant  plus de 250 000 enfants à l’éducation dans ces régions touchées.
Siaka DIAMOUTENE



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