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Sri Lanka : un mouvement islamiste local serait à l'origine des attentats

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Ces attaques, menées durant les messes de Pâques dans la capitale et plusieurs villes de l'île, ont fait au moins 290 morts et 500 blessés. Treize personnes ont été arrêtées. Il n'y a pas eu de revendication, mais les attaques auraient été perpétrées par un mouvement islamiste local selon le gouvernement. Un couvre-feu étendu à toute l'île est imposé par les autorités qui ont aussi bloqué temporairement les réseaux sociaux.
 
 
Au moins 290 personnes ont été tuées ce dimanche dans une série d'attentats ayant notamment visé quatre hôtels de luxe et trois églises du Sri Lanka, où était célébrée la messe de Pâques. Ce bilan, communiqué par la police, ne cessait d'augmenter, 500 blessés ayant été dénombrés dans cette vague d’attaques d’une violence rare. Au moins trente-cinq étrangers ont péri. 
La police a annoncé avoir arrêté treize personnes qui appartiendraient toutes au même groupe radical. Selon le gouvernement, il s'agirait d'un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama’ath (NTJ). Les autorités enquêtent sur sur d’éventuels liens de l’organisation avec des groupes étrangers : «nous avons du mal à voir comment une petite organisation dans ce pays peut faire tout cela», a déclaré Rajitha Senaratne, porte-parole du gouvermnement, ajoutant «nous enquêtons sur une éventuelle aide étrangère (au groupe) et leurs autres liens, comment ils forment des kamikazes, comment ils ont produit ces bombes». Au moins deux des huit attaques ont été menées par des kamikazes. Trois policiers ont été tués lorsqu’un autre kamikaze s’est fait exploser lors d’un raid de la police contre une maison où se trouvaient des suspects.
Une nouvelle explosion a retenti lundi à Colombo à l'occasion d'une opération de déminage de bombe par les forces de l'ordre. Celles-ci avaient précédement découvert 87 détonateurs dans une gare de bus de la capitale, à mi chemin entre les lieux des différents attentats.
 
Un couvre-feu est entré en vigueur dimanche à 15h30, jusqu'à mardi matin, ont annoncé les autorités. Elles ont aussi bloqué de manière «temporaire» l’accès à WhatsApp, Viber et Facebook, «dans le but d’empêcher la propagation d’informations incorrectes et fausses».
Trois hôtels et une église ont d’abord été frappés dans la capitale, Colombo. Une attaque a aussi ciblé l’église Saint-Sébastien de Negombo, une localité juste au nord de la capitale. Une autre explosion a eu lieu dans une église de Batticaloa, dans l’est de l’île. Puis, en début d’après-midi, une explosion a ciblé un quatrième hôtel de Colombo, tuant deux personnes, tandis qu’une huitième attaque était signalée à Orugodawatta, banlieue du nord de la capitale. Un kamikaze y a tué trois policiers, selon la police.
Pas de revendication
La nature exacte de ces déflagrations demeurait inconnue ce dimanche matin et aucune revendication n’a été communiquée. Mais le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours en indiquant qu’un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama’ath) projetait «des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne». Le NTJ s’était fait connaître l’an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhistes. Le bouddhisme est la religion majoritaire de l’île. 
Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d’habitants. Le pays compte environ 70% de bouddhistes, 12% d’hindouistes, 10% de musulmans et 7% de chrétiens. Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise. Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu’ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l’armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s’est achevée en 2009. Selon les Nations unies, le conflit, qui a duré de 1972 à 2009, a fait de 80 000 à 100 000 morts.
Des réactions internationales
Après la traditionnelle bénédiction Urbi et orbi de Pâques, le pape François a exprimé sa «tristesse» : «Je désire exprimer ma proximité affectueuse à la communauté chrétienne, touchée pendant qu’elle était recueillie et en prière, et à toutes les victimes d’une si cruelle violence. Je confie au Seigneur ceux qui ont tragiquement disparus et je prie pour les blessés et tous ceux qui souffrent à cause de cet événement dramatique.»
En France, le président de la République, Emmanuel Macron, a lui aussi fait part de sa «profonde tristesse», ajoutant, dans un tweet : «Nous condamnons fermement ces actes odieux. Toute notre solidarité avec le peuple sri lankais et nos pensées pour tous les proches des victimes en ce jour de Pâques.» Des personnalités politiques de tous les principaux partis français ont exprimé leurs pensées.
De Donald Trump au président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de nombreux responsables politiques internationaux ont dénoncé cette série d'attaques. Le président américain a réagi dans un tweet évoquant «138 millions de morts» (il voulait bien sûr écrire 138, sur la foi d'un ancien bilan).
 
La Première ministre britannique Theresa May a dénoncé des «actes de violence (...) réellement effroyables». Le Sri Lanka est une ancienne colonie britannique. La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé «la haine religieuse et l’intolérance». Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a fait part de son «horreur» et de sa «tristesse».
 



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