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Politique

RDC: L’UA doit se mettre du côté de la vérité

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A la demande du président en exercice de l’Union africaine (UA), Paul Kagame, une réunion d’urgence s’est ouverte le 17 janvier dernier, à Addis-Abeba, pour se pencher sur le contentieux électoral en République démocratique du Congo. Quatorze chefs d’Etat de la sous-région étaient conviés à ce mini-sommet d’urgence autour de la SADC (Communauté des Etats d’Afrique australe), pour accorder leurs violons sur la conduite à tenir face à la situation en RDC. Une réunion rendue d’autant plus nécessaire que des dissensions se sont fait sentir dans les positions de la SADC et de la CIRGL (Conférence internationale pour la région des Grands Lacs), deux institutions régionales qui étaient montées au créneau au lendemain des élections contestées dans le plus grand pays d’Afrique centrale.
La situation en RDC indispose au plus haut point et divise jusqu’au sein de la communauté internationale
En effet, après leur communiqué musclé pour demander, entre autres, le recomptage des voix et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la SADC fera un rétropédalage, pour adopter une position beaucoup plus mitigée. Raison, l’Afrique du Sud dont on dit qu’elle a des atomes crochus avec le pouvoir de Kinshasa est passée par là, usant de son influence jusqu’au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour appeler à la prudence en proposant de saluer le bon déroulement du scrutin tout en appelant les parties à la retenue. Preuve, si besoin en était, que la situation en RDC indispose au plus haut point et divise jusqu’au sein de la communauté internationale où l’on ne sait plus vraiment par quel bout prendre le problème tant le choix s’avère aujourd’hui cornélien.
En effet, si le doute plane de plus en plus sur l’élection de Félix Tshisékédi, une probable invalidation du scrutin ne serait pas non plus sans risques pour l’alternance en RDC. Car rien ne dit que le président Kabila n’en profitera pas pour prolonger outre mesure son bail à la tête de l’Etat congolais. Et aujourd’hui plus que jamais, rétablir la vérité des urnes dans le bordel créé par la CENI, n’est pas loin d’être une gageure. Car, entre-temps, beaucoup d’eau a pu couler  sous les ponts. Cela dit, l’épouvantail d’une éventuelle confiscation du pouvoir par Joseph Kabila, ne doit pas pousser à accepter toutes sortes de compromissions.
Au contraire, l’UA doit se mettre du côté de la vérité et user de toute son influence et de la fermeté nécessaire pour faire respecter le choix des Congolais. Si cela doit passer par un recomptage des voix, l’institution panafricaine doit non seulement avoir une position de fermeté sur la question, mais aussi se donner les moyens de sa politique. Il y va de son image et de sa crédibilité. Car, l’on ne saurait continuer à bâtir nos démocraties sur de faux résultats électoraux. Il faut que cela change. Et l’UA, et toutes ces autres institutions régionales  y ont un rôle important à jouer. Il faut qu’elles le jouent, quoi qu’il en coûte. Car, c’est la seule voie crédible pour aboutir à la vraie paix. Toute autre attitude visant à sacrifier la vérité sur l’autel d’une paix factice, est un encouragement au vice, à la triche et à l’inceste. Cela n’est pas digne d’une institution respectable.
Dans le cas d’espèce, l’on peut saluer l’initiative de l’UA de s’impliquer dans le dossier congolais. Toutefois, la question est maintenant de savoir si Paul Kagame réussira à concilier les positions pour parler d’une seule voix. L’on attend de voir. Mieux, il faut le souhaiter.
Il appartient à l’UA de se mettre du bon côté de l’histoire
D’autant plus que face à la question, plus l’institution panafricaine aura une position univoque, mieux elle se donnera des chances de tirer dans son sillage le reste de la communauté internationale pour espérer faire éclater la vérité des urnes dans le contentieux congolais.  L’idéal serait de procéder à un recomptage des voix, en bonne et due forme. Si c’est Tshisékédi qui en sort vainqueur, qu’il soit conforté dans sa victoire. Si c’est Martin Fayulu, que cela soit respecté. Une telle alternative aurait l’avantage d’ôter à tous les protagonistes, des arguments de contestation. Encore faudrait-il qu’ils s’engagent tous à s’y soumettre. Cela est une autre paire de manches. Et il appartient aussi à l’UA d’oeuvrer  dans ce sens. Car, tout porte à croire que s’ils sont laissés à eux-mêmes, les Congolais trouveront difficilement les ressorts nécessaires pour parvenir à un consensus, tant les positions semblent tranchées, chacun étant dans la logique de la victoire.
En tout état de cause, dans cette crise congolaise, il appartient à l’UA de se mettre du bon côté de l’histoire. Question de marquer une rupture avec  son image de syndicat de chefs d’Etat, qui a souvent travaillé pour le statu quo ou qui a pris des positions qui ne vont pas toujours dans le sens de l’intérêt des peuples africains. Car, les risquent d’une déflagration sont à présent palpables en RDC. Il revient à l’instance panafricaine de travailler à désamorcer la crise. Comment ? Là est la véritable question.
« Le Pays » 



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