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Quelle solution à apporter pour enrayer cette délinquance : « les microbes » ?

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On ne cessera jamais de parler de ce phénomène physique et barbare qu’est cette délinquance juvénile : le phénomène des « microbes » ; comme le cancer métastasé dans tous les quartiers d’Abidjan, quel que soit le nom qu’on lui donne (microbes, enfants en conflit avec la loi). Il inquiète, fait peur à la population autant que les bruits de guerre de la période des crises 2002 et 2011. Si n’est pas le corollaire de ces périodes d’incertitude, il les ressemble beaucoup. Ce qui est sûr c’est au lendemain de la crise de 2011, même si les prémices existaient, que ce phénomène est devenu national. Est-il le déchet sorti du moule de la violence, de l’incivisme de ces crises ? Actuellement il sévit  plus dans la zone urbaine que rurale, prions qu’un jour nos villages, nos hameaux ne subissent pas la fureur de ces dépravés. Le rapport livré à la télévision par l’Autorité sécuritaire n’est pas très reluisant. Ces enfants ne sont pas des extraterrestres ; ils sont nés des parents humains qui vivent parmi nous dans nos quartiers. Après les avoir raflés, une enquête minutieuse devrait être diligentée pour connaitre les familles dont ils sont issus. Sont-ils orphelins, abandonnés, maltraités, déscolarisés ou simples enfants de la rue ? Y a-t-il une organisation mafieuse qui tire la ficelle ? Au départ les rumeurs couraient que c’est le résidu des ex-combattants. Vu leur âge, c’est à vérifier.
Nous parents, avons fauté et continuons de fauter ; certes, beaucoup n’arrivent pas à s’offrir un repas par jour donc assurer les frais d’écolage d’un enfant est difficile, et comme il est démontré que le nombre de maternité est plus élevé chez les démunis que les nantis, un planning familial s’impose à cette catégorie de la population. Le pauvre se retrouve à la tête d’une famille nombreuse avec des enfants à nourrir, à scolariser ; il suffit qu’un de ses bambins dise qu’il ne veut plus aller à l’école, c’est une dépense de moins pour lui, il laisse faire la volonté de cet enfant innocent qui sacrifie ainsi son avenir.  Il a douze, quinze ans, que peut-il faire, apprenti mécanicien, tôlier, « apprenti gbaka » ? Il sera à la merci de la rue, terreau des dealers, il tombera dans la délinquance juvénile, il viendra grossir la troupe de « microbes ».
 Chers parents ne laissez pas vos progénitures prendre le mauvais chemin et venir après s’attrouper devant les commissariats pour plaider leur libération. Vous connaissez le nombre d’enfants vivant sous votre toit, donc facilement vous pouvez dénombrer des absents qui doivent vous inquiéter.
Ce que fait le gouvernement est palliatif : la formation pour la réinsertion, la resocialisation. A-t-il cherché à extirper le mal par la racine ? C’est le tonneau des Danaïdes, puisque le système dans lequel nous vivons continuera de produire ces déchets humains.    
Aujourd’hui, l’abidjanais a peur de mettre les pieds au dehors à la tombée de la nuit ; aucun espace n’est épargné ; il ne peut faire autrement, il doit se lever tôt pour être à l’heure au travail ; l’heure de débauche se situe entre dix-huit heures et dix-neuf heures, donc il sera obligé de prendre une de ces rues non éclairées pour rejoindre son domicile ; il sera trucidé et dépouillé pour son porte-monnaie, son portable. Il y a des sous-quartiers de Yopougon et d’Abobo qu’il ne faut pas s’aventurer en pleine journée ; ils exercent en plein jour leur activité funeste.
Ne laissons pas prospérer cette jeunesse en perdition. Elle constitue la relève de demain. Aujourd’hui ils sont âgés de dix, quinze ans, que deviendront-ils quand ils atteindront vingt, vingt-cinq ans ? Des gangsters, des assassins, des parricides qui viendront s’ajouter aux fléaux actuel : braqueurs, coupeurs de route. Quel que soit le nom qu’on leur donne, notre société est responsable ; d’aucuns disent qu’ils sont l’image de notre société ; c’est vrai en voyant comment nous adultes, nous nous complaisons dans l’insalubrité ; comment notre cadre de vie nous  préoccupe moins ; comment l’éducation de nos enfants nous préoccupe peu ; comment on continue de raisonner que l’éducation de nos enfants appartient à la famille élargie, à la rue. On demande aux guides religieux et aux communautés ethniques  de faire la sensibilisation pour mettre les enfants sur le bon chemin. N’ont-ils pas concouru à leur déviation par leur enseignement fait du prosélytisme, de radicalisme et d'orthodoxie ? Quand on conseille aux familles que mettre leurs enfants à l’école occidentale, que le mariage de confession différente les rend impurs, c’est se mettre hors-jeu d’un monde devenu un village planétaire. 
 La procréation est un investissement important pour la famille dont l’éducation incombe d’abord aux parents avant l’Etat ; jusqu’à l’âge de six ans un enfant est moulé dans un milieu strictement familial. Au-delà, l’Etat par les structures de formation contribue à son éducation. Certains parents croient qu’inscrire l’enfant dans une école, leur rôle d’encadreur, d’éducateur prend fin. Rares sont les parents qui jettent un coup d’œil sur le carnet de notes de leur enfant.
 
N’goran Brou
Cadre comptable et financier à la retraite



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