Bienvenue en Guinée, le seul pays au monde où le Président se promène partout, pour donner des cours de démocratie aux autres, sans être capable de faire appliquer ces mêmes cours chez lui. Dix jours et on attend toujours les résultats complets de simples élections municipales. Déjà au moins sept morts, dont des bébés.
Le président de la Ceni explique, sans rire et sans honte, que les commissions locales n'ont "pas de technologie pour nous faire parvenir les résultats comme dans les autres pays. Ça vient de N’zérékoré, 1000 kilomètres, il faut que le gars attende que le dernier procès-verbal soit rentré, il commence la centralisation, il finit la centralisation, il prend la route pour venir jusqu‘à Conakry".
C'est vraiment n'importe quoi, pour une raison toute simple. Le siège de la commission centrale se trouve à Conakry et pourtant, les résultats de toutes les communes de Conakry et voisines de Conakry, n'ont pas encore été communiqués. Cela rappelle l'explication minable donnée par la CEI ivoirienne lors des législatives, alors qu'elle tardait à livrer les résultats à Cocody, commune qui abrite pourtant le siège de l'institution.
Bref, ce qui se passe en Guinée est une sacrée honte africaine ! Je répète : il faut criminaliser la fraude et la tentative de fraude électorale, en foutant en prison, candidats, électeurs et surtout organisateurs des élections reconnus coupables. Tant qu'en Afrique, des gens penseront qu'ils peuvent manipuler des résultats sortis des urnes et s'en tirer à bon compte, il y aura toujours des crises postélectorales avec des morts et des grincements de dents !
Au demeurant, il faut aussi poursuivre ces gens, pour complicité d'homicide, chaque fois qu'une fraude ou tentative de fraude électorale va déboucher sur des affrontements mortels. A mon avis (et je peux me tromper) c'est la seule condition, pour que les uns et les autres prennent conscience de leurs responsabilités. Y’en a marre des commissions électorales irresponsables et criminelles en Afrique !
André Silver Konan
