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Politique

L’Afrique subsaharienne réagit avec discrétion à l’annonce de Trump sur Jérusalem

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Le diplomate Donald Yamamoto au poste de chef par intérim du Bureau des affaires africaines du Département d’État américain s’est rendu jeudi 7 décembre à Addis-Abeba.

 

Alors que la décision américaine de reconnaître « officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël » suscite une vague de condamnations au sein de la communauté internationale, l’Afrique subsaharienne ne se précipite pas pour commenter cette décision du président Donald Trump.
Faut-il y voir une volonté de ne pas brouiller les accords des États-Unis et d’Israël avec le continent africain ?
Contrairement à la communauté internationale et à l’Afrique du Nord, la plupart des dirigeants de l’Afrique subsaharienne n’ont pas fait état de leurs inquiétudes face à la déclaration explosive du président américain Donald Trump sur la reconnaissance du statut officiel de la ville de Jérusalem comme capitale d’Israël. « On ménage la chèvre et le chou », confie-t-on sur RFI dans l’entourage d’un chef d’État ouest-africain.
La seule réaction officielle a été le communiqué de Moussa Faki Mahmat, le président de la commission de l’Union africaine (UA) qui « regrette cette décision qui ne fera qu’accroître les tensions dans la région et au-delà et compliquer davantage la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien ». Le diplomate Donald Yamamoto, chef par intérim du bureau des affaires africaines du département d’État américain, s’est rendu jeudi 7 décembre à Addis-Abeba pour y rencontrer le président de la commission de l’UA. La question de Jérusalem devrait être au menu des discussions.
 

Les nouvelles alliances d’Israël en Afrique

L’État d’Israël fait justement son retour dans la coopération Nord-Sud avec le continent africain après plusieurs décennies de brouille. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a été l’invité spécial du 51e sommet de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dimanche 4 juin au Liberia.
À la tribune de la CEDEAO, le premier ministre israélien a été vivement applaudi lorsqu’il exprimait son souhait de trouver « un moyen d’ouvrir la voie de l’adhésion d’Israël à l’Union africaine en tant qu’observateur (…) pour fournir de l’aide et contribuer de la sorte à la construction d’un meilleur avenir pour l’Afrique ». Il a même annoncé un plan d’investissement d’un milliard de dollars dans les énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest.
 
« L’Afrique est un continent qui monte. Après de nombreuses décennies, je peux dire qu’Israël revient en Afrique et que l’Afrique revient en Israël », avait déjà soutenu Benyamin Netanyahou le 4 juillet 2016, lors d’une tournée « historique » en Afrique de l’Est et en Afrique subsaharienne. « Je crois en l’Afrique. Je crois en votre avenir et je crois en notre partenariat pour cet avenir » avait-il poursuivi.
À l’occasion de cette tournée, Benyamin Netanyahou avait laissé une enveloppe de 13 millions de dollars (11,7 millions d’euros) pour contribuer au « renforcement des relations économiques et de la coopération avec les pays de l’Afrique de l’Est ». Cet argent a ainsi servi à la formation dans les domaines de la « sécurité nationale » notamment en Ouganda, au Rwanda, au Kenya et en Éthiopie.
De là, il ressort qu’en une année, Israël a tissé de nouvelles alliances avec l’Afrique subsaharienne et met dans l’embarras de nombreux pays du continent qui avaient suspendu leurs relations diplomatiques avec cet État, après la guerre du Kippour de 1973, en soutien à l’Égypte.

Le financement américain du G5 Sahel

Un autre indicateur susceptible d’expliquer les réserves de l’Afrique subsaharienne devant la décision explosive de Donald Trump est l’investissement de Washington sur le continent. Lundi 30 octobre, les États-Unis se sont engagés à apporter jusqu’à 60 millions de dollars supplémentaires (soit 50 milliards d’euros ) pour financer la force conjointe du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme.
Pour le reste du continent, « l’investissement des États-Unis est en croissance » selon le dernier rapport du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. « Les exportations américaines vers les pays d’Afrique subsaharienne sont passées de 17 milliards de dollars ( soit 14,5 milliards d’euros )en 2010 à plus de 25 milliards de dollars en 2014 ( soit 21 milliards d’euros ). Et l’année passée [2016], les investissements directs américains en Afrique sont passés à 57,5 milliards de dollars ( soit 49 milliards d’euros ) – le chiffre le plus élevé de toute l’histoire ».
Jean-Paul Musangania



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